Les Autochtones non contactés du Pérou

Raya, un aîné nahua. Plus de la moitié de son peuple a été décimée après l’ouverture de son territoire à l’exploration pétrolière. © Johan Wildhagen

Survival estime qu’il existe une quinzaine de peuples non contactés au Pérou. S’ils vivent dans les régions les plus reculées et isolées de la forêt amazonienne, leur territoire est détruit par les envahisseurs étrangers.

Parmi eux figurent les Kakataibo, les Isconahua, les Matsigenka, les Mashco-Piro, les Mastanahua, les Murunahua (ou Chitonahua), les Nanti et les Yora.

De nombreuses menaces

Tous ces peuples sont confrontés aux graves menaces qui pèsent sur leurs terres, leur mode de vie et leur existence même. Si l’on n’agit pas d’urgence, ils disparaîtront.

Ils sont extrêmement vulnérables à toute forme de contact avec des intrus en raison de leur faible immunité envers les maladies infectieuses occidentales.

 

 

La législation internationale reconnaît le droit à la terre des peuples autochtones et leur droit d’y vivre comme ils le souhaitent.

Il est courant qu’à la suite d’un premier contact plus de la moitié d’un groupe périsse. C’est même parfois le groupe entier qui disparaît.

Cette législation n’est respectée ni par le gouvernement péruvien ni par les compagnies qui envahissent les terres autochtones.

De bonnes raisons pour rester non contactés

Tout ce que nous savons sur ces Autochtones confirme qu’ils ne souhaitent aucun contact avec le monde extérieur.

Dans les très rares occasions où ils ont été aperçus ou contactés, ils ont clairement manifesté leur intention d’être laissés en paix.

Ils réagissent parfois avec agressivité pour défendre leur territoire ou bien ils laissent des signes de mise en garde contre toute approche.

La plupart de ces Autochtones ont par le passé été victimes de violences extrêmes et de maladies transmises par les étrangers. Pour nombre d’entre eux, cette souffrance est toujours d’actualité. Ils ont donc de très bonnes raisons de refuser le contact.

Que pouvons-nous faire?

 

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Les menaces

Les ouvriers pétroliers et les bûcherons illégaux représentent les plus grandes menaces auxquelles sont confrontés les peuples non contactés du Pérou.

Le gouvernement péruvien a cédé plus de 70% de sa forêt amazonienne à des compagnies pétrolières. Une grande partie de ces concessions est habitée par des Autochtones non contactés.

La prospection pétrolière est particulièrement dangereuse pour les Autochtones du fait qu’elle ouvre des régions, jusque-là isolées, à de nouveaux arrivants tels que les bûcherons ou les colons qui utilisent les routes et les pistes tracées par les équipes de prospection pour pénétrer dans ces territoires.

 

Tous les membres de mon groupe sont morts. Ils ont commencé à se plaindre de douleurs aux yeux, ils se sont mis à tousser, ils sont tombés malades et sont finalement morts là, dans la forêt . témoigne une femme nahua à propos de son premier contact.

Shell et la tragédie des Nahua

Par le passé, la prospection pétrolière a eu des conséquences dramatiques sur les Indiens isolés.

Au début des années 1980, la prospection pétrolière menée par la compagnie Shell a conduit à des contacts avec le peuple non contacté Nahua. En quelques années, environ la moitié d’entre eux sont morts.

Aujourd’hui, un consortium de compagnies pétrolières, filiales de la compagnie argentine Pluspetrol, qui opère sur le territoire des nahua prévoie l’expansion du projet gazier controversé de Camisea, le plus important du Pérou.

Il se situe au cœur même d’une réserve créée spécialement pour les peuples non contactées et isolés tels que les Autochtones nanti et matsiguenka. L’expansion du projet risque d’entraîner la disparition de ces peuples vulnérables.

Toutefois, le Pérou qui se flatte d’appliquer « une politique de porte ouverte » vis-à-vis des compagnies internationales encourage activement la prospection pétrolière dans les régions habitées par des peuples non contactés, comme les Mashco-Piro et les Isconahua.

Le mahogany ou l’or rouge

L’exploitation forestière illégale est une autre grande menace qui pèse sur les peuples autochtones, surtout celle du mahogany, une essence rare. Ce bois dit “or rouge” en référence à sa couleur proche de l’acajou atteint des prix très élevés sur le marché mondial.

Une partie des dernières réserves de mahogany commercialisables de la planète se trouvent dans les forêts tropicales péruviennes, ce qui a déclenché une véritable “ruée vers l’or rouge” pour les dernières d’entre elles.

Malheureusement ces essences se trouvent précisément dans les régions habitées par les peuples non contactés, de sorte qu’en pénétrant sur leurs territoires les bûcherons ne peuvent éviter d’entrer en contact avec eux.

En 1996, des bûcherons clandestins ont forcé le contact avec les Murunahua. Au cours des années qui ont suivi, plus de la moitié des Murunahua sont morts, la plupart à la suite de rhumes, grippes ou autres affections respiratoires.

Le front des bûcherons a également forcé des Autochtones non contactés à s’enfuir du Pérou vers le Brésil.

Les preuves

Un grand nombre de preuves, sous forme d’enregistrements audio ou vidéo, de photos, d’ustensiles divers, de témoignages et d’interviews, ont été rassemblées au cours des années.

Mode de vie

La plupart des Autochtones non contactés sont nomades. Ils se déplacent en petits groupes familiaux à travers la forêt en suivant le rythme des saisons.
Au cours de la saison des pluies, lorsque le niveau des eaux est élevé, les Indiens – qui n’utilisent généralement pas de canoës – s’éloignent des rivières pour vivre dans les profondeurs de la forêt.

Pendant la saison sèche, en revanche, alors que le niveau de l’eau est bas, ils installent leurs campements de pêche dans les plages qui se forment dans les méandres des rivières.

Les œufs de tortue

La saison sèche est également la période de l’année où les tortues de rivière viennent pondre sur les plages enterrant leurs œufs dans le sable.

Ces œufs représentent une importante source de protéines pour les Autochtones, qui sont passés maîtres dans l’art de les repérer et de les déterrer.

Leur présence sur ces plages à cette époque de l’année les rend facilement repérables par les bûcherons et autres étrangers à la région ou bien par les Indiens du voisinage.

En dehors des œufs de tortue, les Indiens isolés consomment une grande variété de gibier (tapirs, pécaris, singes, cervidés), larves, poissons, fruits, noix, baies, racines et tubercules.


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